Ça fait plusieurs années que je veux aller en Inde et j’y suis enfin.
J’y suis arrivé à 20h05 le 22 novembre 2013. Enfin, je suis en territoire indien à 20h45 car l’intérieur de l’aéroport est plutôt un genre de zone internationale. 20h45, c’est 45 minutes plus tôt que l’heure à laquelle Surjeet a demandé un taxi. Je suis chanceux. Un taxi avec une pancarte sur laquelle sera écrit mon nom. Il est gentil comme ça mon ami Surjeet. Malheureusement, l’accueil indien m’a surpris. Après quelques passages infructueux parmi les conducteurs de taxi avec des pancartes, je me suis assis par terre, contre le mur de l’aéroport. Devant moi, des barrières avec toutes les pancartes avec des noms. Un gentil indien (ils ont l’air gentils ces indiens avec leur grosse moustache) avec une fusil mitrailleur me dit que je ne peux pas rester là. eeeeeeee. Je lui explique que j’attends un taxi. Il me réponds que je peux attendre à l’extérieur des barrières. Je lui rétorque que si je suis derrière celles-ci, je ne serai pas en mesure de voir mon nom puisque je serai derrière les pancartes. Il n’est pas content, mais ma logique est imparable. Il revient me voir plus tard pour me mettre de la pression. Il n’est pas content quand je lui dis que le taxi est prévu pour 21h30. Pendant ce temps, j’aimerais entrer pour demander une information au guichet touristique qui est à 10 pas de la porte. Oh! Ça non par contre! Il s’agit d’une porte de sortie! Je lui explique que je le sais bien, que j’en suis sorti il y a quelques minutes. J’ai seulement oublié de poser une question à la dame. Désolé ti-gars, j’ai été gentil avec toi, mais ne pousse pas ta chance.
Je fais des rondes chaque 5 minutes pour voir si une nouvelle pancarte ne serait pas apparue.
Il y a bien sûr des hommes derrières ces pancartes, mais je ne les vois pas, je ne les vois plus. Certains sont là depuis plus longtemps que moi. Ils espèrent que je sois le nom de leur pancarte. Je leur envoie des visages de compréhension au début, mais j’arrête. J’ai assez de mes problèmes. Je stresse car je n’ai pas vu mon nom et il est 21h30.
J’essaie d’envoyer un SMS à Surjeet avec mon numéro sri lankais sans succès. J’en ai pourtant pitonné beaucoup des options pour que ça fonctionne.
L’heure est passée, je n’ai pas de moyen de communication, je suis seul en Inde et j’ai un nouveau militaire armé qui veut que je parte.
21h45, je trouve un autre guichet d’information dehors. Celui-là est accessible. Je vais demander à la dame où je peux téléphoner. Elle me pointe une cabine téléphonique plus loin. J’y vais, mais arrivé sur place, je réalise qu’il n’y a pas de téléphone dans la cabine !!! Je reviens vers la dame pour lui dire et elle me fait un signe de tête indien très facile à comprendre. Il veut dire : Désolé mon gars, je ne peux pas t’aider.
Je retourne faire des rondes. Toujours avec mes 2 sacs à dos. Je fais des rondes de pancartes. Une des pancartes est vide. Je regarde le chauffeur. Sur ça pancarte, il n’y a que le nom et numéro de téléphone de sa compagnie. Je trouve ça étrange comme publicité, mais bon, je suis en Inde. S’il n’y avait pas un taxi qui devait venir me chercher, je lui aurais probablement demandé son tarif.
22h00, toujours pas de taxi
Je panique un peu. Trop en fait. Je sais qu’au pire des cas, j’irai prendre un taxi officiel et irai dans n’importe quel hôtel.
Je refais des rondes de pancartes. Pas de nouvelles. Mais attends. Tu as changé toi. C’est tes cheveux, c’est ça ? Ah non… Des boucles d’oreilles ? Non plus… ah !!! Tu as maintenant un nom et je l’aime ce nom. Michaël Gagné. Mes yeux le perçoivent, mais mon cerveau l’interprète comme un soulagement immense. Ça fait bien 15 minutes que je passe devant cet homme qui m’attend. Il s’excuse de son retard. Je m’excuse de ne pas l’avoir vu hahahah. Mais dans ma tête, je me dis : mais pourquoi avait-il affiché sa pancarte AVANT d’y inscrire mon nom… bizarre. Et la suite l’est tout autant.