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Arnaque des bijoux à Goa

Sapphire

Je n’ai pas envie d’écrire cet article.  Mais je me suis promis de le faire.  J’aimerais penser que ça épargnera des problèmes à quelqu’un, mais je suis lucide.  Ça n’arrivera pas, mais je l’écris pour d’autres raisons.

Cette arnaque est tellement connue, et malgré cela, je n’en étais pas informé.  Lorsque j’ai eu des doutes, je suis allé sur internet et j’ai écris : “goa jewels scam” (Goa bijoux arnaque).  Et les forums sont plein de cas semblables au mien.

2 semaines plus tôt :

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Faire autant de chemin juste pour ça

Je suis dans l’Autre.  Et ce que je vois c’est Nous.  Oui oui, les Nous inclusifs et exclusifs.

Je vois le conducteur saoul.  Je vois le gars qui pisse n’importe où.  Je vois les déchets dans la rue.  Je vois l’agressif.  Je vois le voleur.  Je vois le macho.  Je vois la profiteuse.  Je vois l’opportuniste.  Je vois le pédophile.  Je vois celle qui a une foi aveugle (religieuse ou pas).  Je vois le sale capitaliste.  Je vois le fier, celui qui a de plus gros bras, une plus grosse moto.  Je vois celle qui est fière de ses lunettes “de marque”.

Je vois la fille qui pisse dans un endroit plus ou moins public.

Je vois aussi celui qui essaie de gagner sa vie et celle de sa famille.  Je vois la personne généreuse.  Celui qui respecte les plus démunis.  Je vois celle qui sourit.  Je vois le timide.  Je vois la respectueuse.  Je vois l’aimant.  Je reçois des accolades d’inconnus.  Je regarde des feux d’artifices au son de musique endiablée pour célébrer des moments importants.  Je vois les rassemblements de gens aux idées divergentes.  Je vois des gens créatifs, inventifs, débrouillards.  Je vois le passionné du sport national.  Je vois celui qui est humble.

Vous savez qui est l’Autre ?  C’est la partie de nous dont on a peur, qu’on préfère ignorer.  Elle est si sale, dangereuse, immorale qu’elle ne peut être en Nous.  C’est forcément l’Autre.

J’essaie très sincèrement de justifier mon voyage.  De me dire que j’ai fait des découvertes sur les spécificités de l’Autre.  Que je peux vous dire comment se protéger contre lui, ou encore mieux, comment l’assimiler ou voler ses secrets.  Mais non, je n’y arrive pas.  Je suis à l’autre bout du monde et tout ce que je vois : c’est du monde.  Du monde ordinaire.  Du monde extraordinaire.  Le monde est peuplé de monde comme toi pis moi et le voisin.

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Les pancartes – Première partie

Ça fait plusieurs années que je veux aller en Inde et j’y suis enfin.

pancartes-taxi-inde

J’y suis arrivé à 20h05 le 22 novembre 2013. Enfin, je suis en territoire indien à 20h45 car l’intérieur de l’aéroport est plutôt un genre de zone internationale. 20h45, c’est 45 minutes plus tôt que l’heure à laquelle Surjeet a demandé un taxi. Je suis chanceux. Un taxi avec une pancarte sur laquelle sera écrit mon nom. Il est gentil comme ça mon ami Surjeet. Malheureusement, l’accueil indien m’a surpris. Après quelques passages infructueux parmi les conducteurs de taxi avec des pancartes, je me suis assis par terre, contre le mur de l’aéroport. Devant moi, des barrières avec toutes les pancartes avec des noms. Un gentil indien (ils ont l’air gentils ces indiens avec leur grosse moustache) avec une fusil mitrailleur me dit que je ne peux pas rester là. eeeeeeee. Je lui explique que j’attends un taxi. Il me réponds que je peux attendre à l’extérieur des barrières. Je lui rétorque que si je suis derrière celles-ci, je ne serai pas en mesure de voir mon nom puisque je serai derrière les pancartes. Il n’est pas content, mais ma logique est imparable. Il revient me voir plus tard pour me mettre de la pression. Il n’est pas content quand je lui dis que le taxi est prévu pour 21h30. Pendant ce temps, j’aimerais entrer pour demander une information au guichet touristique qui est à 10 pas de la porte. Oh! Ça non par contre! Il s’agit d’une porte de sortie! Je lui explique que je le sais bien, que j’en suis sorti il y a quelques minutes. J’ai seulement oublié de poser une question à la dame. Désolé ti-gars, j’ai été gentil avec toi, mais ne pousse pas ta chance.

Je fais des rondes chaque 5 minutes pour voir si une nouvelle pancarte ne serait pas apparue.

Il y a bien sûr des hommes derrières ces pancartes, mais je ne les vois pas, je ne les vois plus. Certains sont là depuis plus longtemps que moi. Ils espèrent que je sois le nom de leur pancarte. Je leur envoie des visages de compréhension au début, mais j’arrête. J’ai assez de mes problèmes. Je stresse car je n’ai pas vu mon nom et il est 21h30.

J’essaie d’envoyer un SMS à Surjeet avec mon numéro sri lankais sans succès. J’en ai pourtant pitonné beaucoup des options pour que ça fonctionne.

L’heure est passée, je n’ai pas de moyen de communication, je suis seul en Inde et j’ai un nouveau militaire armé qui veut que je parte.

21h45, je trouve un autre guichet d’information dehors. Celui-là est accessible. Je vais demander à la dame où je peux téléphoner. Elle me pointe une cabine téléphonique plus loin. J’y vais, mais arrivé sur place, je réalise qu’il n’y a pas de téléphone dans la cabine !!! Je reviens vers la dame pour lui dire et elle me fait un signe de tête indien très facile à comprendre. Il veut dire : Désolé mon gars, je ne peux pas t’aider.

Je retourne faire des rondes. Toujours avec mes 2 sacs à dos. Je fais des rondes de pancartes. Une des pancartes est vide. Je regarde le chauffeur. Sur ça pancarte, il n’y a que le nom et numéro de téléphone de sa compagnie. Je trouve ça étrange comme publicité, mais bon, je suis en Inde. S’il n’y avait pas un taxi qui devait venir me chercher, je lui aurais probablement demandé son tarif.

22h00, toujours pas de taxi

Je panique un peu. Trop en fait. Je sais qu’au pire des cas, j’irai prendre un taxi officiel et irai dans n’importe quel hôtel.

Je refais des rondes de pancartes. Pas de nouvelles. Mais attends. Tu as changé toi. C’est tes cheveux, c’est ça ? Ah non… Des boucles d’oreilles ? Non plus… ah !!! Tu as maintenant un nom et je l’aime ce nom. Michaël Gagné. Mes yeux le perçoivent, mais mon cerveau l’interprète comme un soulagement immense. Ça fait bien 15 minutes que je passe devant cet homme qui m’attend. Il s’excuse de son retard. Je m’excuse de ne pas l’avoir vu hahahah. Mais dans ma tête, je me dis : mais pourquoi avait-il affiché sa pancarte AVANT d’y inscrire mon nom… bizarre. Et la suite l’est tout autant.

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Michaël aux pays du tiers monde

Vous savez ce qu’il y avait de bien à l’ère où Internet entrait dans nos maisons par des modems téléphoniques ? La Haute Définition n’existait pas.

Aujourd’hui, tout le contenu vidéo est en HD. Bon OK, j’exagère, mais pour une catégorie en particulier, c’est le cas. Il n’y a jamais assez de détails, de réalisme pour cette industrie. Je parle bien sûr du X (un ou plusieurs).

Parenthèse : À Paris, une amie (ou était-ce son amie ?) m’a dit :
« En Asie du sud-est, si tu veux baiser, il y a deux moyens : Soit tu payes, soit tu te maries. »

Comme aucun des 2 moyens n’est envisageable pour moi, je dois me rabattre sur des moyens plus personnels. Je ne juge en aucun cas ceux qui utilisent ces 2 moyens (ou un seul des deux). Je crois que ce sont 2 situations tout à fait acceptables si correctement encadrées. C’est simplement que je n’ai aucun intérêt à être avec quelqu’un qui n’a pas une attirance pour moi et encore moins de m’attacher à quelqu’un pour la vie.

Fin de la parenthèse.

Imaginez. Après plus d’une semaine en Inde, j’ai enfin obtenu un numéro de téléphone pour mon cellulaire (portable). J’ai aussitôt demandé d’avoir Internet sur ma ligne question de redevenir civilisé. Je n’avais jamais réalisé ce que représentait la technologie 2G. Et bien c’est environ l’équivalent d’un modem téléphonique, mais en moins stable.

Lorsque l’on est assis (ou couché) confortablement dans sa ville occidentale, on ne se pose pas trop la question. Peu importe ce dont on a envie de consommer, on est à quelques clics et à quelques secondes du contenu. Si on a envie de le regarder à nouveau la semaine suivante, on refait la même opération. Internet est une ressource renouvelable.

Ce que je réalise aujourd’hui, à partir de ma chambre d’hotel de luxe (oui, j’ai besoin de faire une petite pause des blattes) avec le Wi-Fi à 10K/s (c’est environ 2 fois aussi rapide qu’un modem téléphonique), c’est que le contenu que je cherche est soit disponible à la demande (streaming), soit disponible en téléchargement en HD. Dans les 2 cas, c’est impossible pour moi de profiter de ce contenu.

Je vous entends : « Mais pauvre Michaël, comment va-t-il survivre ? » N’ayez crainte ! J’ai beaucoup d’imagination et de débrouillardise. Pour la première, je n’ai pas encore oublié certains bons moments passés au Québec avant mon départ. J’ai été bien reçu et j’en garde un excellent souvenir. Pour la seconde, vous pouvez compter sur moi pour utiliser à bon escient chaque bit de chaque connexion qui me tombe sous la main.

Sous peu, j’aurai accès à un contenu limité digne d’un adolescent dans le début des années 90 (avant internet). On n’avait pas besoin de plus à cette époque pour être excité.

Michaël

PS: N’oubliez pas de mettre sur clé USB le contenu volumineux dont vous pourriez avoir besoin lors de votre voyage. Il s’agit d’une chose qui est presque impossible à se procurer sur place.

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La baguette de billard

La baguette de billard

Il est dans la vingtaine avancée. Il veut faire une maîtrise en Amérique du Nord car ici, les études avancées ne sont pas très poussées.  J’ai habité chez lui pendant 4 ou 5 jours.  Son anglais est bon mais je ne comprends pas toujours tout. Mon oreille n’est pas encore habituée à son accent. Dans l’ensemble, on se comprend bien, mais je perds le punch d’une blague de temps en temps. Le genre de situation où tu ne peux pas vraiment demander de répéter. Alors tu ris.

Hier, devant l’insistance de son frère (qui est devenu le mien), j’ai divulgué le prix de mon appareil photo. Il n’était pas très loin, il avait simplement oublié un 0.  Il y avait un mélange de rires et d’incrédulité.

Aujourd’hui, il sort sa baguette de billard. On me dit qu’il va la vendre.  J’hésite, mais j’ose :
-«Tu la vends car tu ne joues plus au billard? ».
-«Quelque chose comme ça.» me répond-il avec ce mouvement de tête typiquement sri lankais.

Devant cette réponse, je n’ose demander plus de précision.  A-t-il besoin d’argent? Ont-ils besoin d’argent? Je ne sais pas. Je mange chez eux depuis 4 ou 5 jours. Je n’ai pas vu leur père qui travaille au nord. La maison est propre, je mange merveilleusement bien (la mère est malade et s’excuse toujours que la nourriture soit si “normale”), ils ont une voiture.

À première vue, ils semblent avoir suffisamment d’argent pour bien vivre, mais chez moi, peut-on automatiquement dire qu’une famille avec une grosse maison et 3 voitures est riche? La possibilité que cette famille sri lankaise soit semblable à tant de familles occidentales surendettées est bien crédible.

En cas de doute, on sourit et on écrit.

Michaël
Riche occidental utilisant Couchsurfing

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Fierté

En montant vers Cave/Rock Temple : Plein de vendeurs.  Ils ne nous dérangent pas trop car un touriste ne veut pas s’encombrer pendant la visite. Logique.

En sortant par contre, c’est autre chose.
Pendant la descente, ils ont plein de techniques. J’ai habité Paris, j’en ai vu des gens en vouloir à mon argent. Et pourtant, ils étaient bons et/ou j’étais faible. J’essayais de leur faire comprendre qu’avec ma vie nomade (sac à dos), je ne peux pas acheter d’objets encombrants. Pourtant, ils continuent. Un d’entre eux m’a accompagné dans la descente et ce, jusqu’au pied du rock.  Il a tout essayé. Il a failli me faire pleurer (Ok, c’était une période où j’étais très faible émotivement).  Il m’expliquait qu’il vendait ça pour faire vivre sa famille. Rien de bien original, mais ça marche. Surtout quand tu lui a dit précédemment que tu es québécois (j’ai probablement dit canadien, mais il ne faut pas le dire. J’ai une réputation à maintenir). Il me fait sentir mal d’être si riche et si séraphin (radin).

À la fin, je voulais l’aider, mais pas du truc donc je lui ai offert un billet sans rien acheter et il a refusé!!

J’ai lu la fierté dans ses yeux.  Il est un honnête vendeur et ne veut pas de ma pitié.

Toute une gifle.

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Confusion

Je vois l’Autre partout.  Je sais que je suis ouvert d’esprit, mais je suis aussi féministe.  Ça me fait mal au coeur de voir un homme, chemise trop ouverte, asseoir sa famille dans la rangée devant moi.  Je me sens ainsi car sa femme est voilée.  Pas voilée, cachée plutôt.  La fente de sa cagoule est si étroite que je ne peux pas lui voir les yeux.  Je suis ouvert, j’essaie (et réussi la plupart du temps) à ne pas juger l’Autre, mais ça j’aime pas. Pas du tout.  Je l’avoue, je le juge.  Lui plus qu’elle.  Ça me renvoie une image de domination, de dureté, d’intransigeance.

 

J’essaie de ne pas y penser.  Je continue à améliorer mon blog avec une connexion internet extra-supra-lente.

 

En face de moi, directement en face de moi, je vois une chaise roulante s’immobiliser.  J’y porte attention.  Il s’agit d’une petite fille.  Un beau gilet rose.  Elle semble très handicapée.  Un coussin en « U » comme j’utilise pour dormir en avion lui retient la tête.  Elle est molle.  La bouche ouverte, les yeux fermés ou mi-clos, sa tête et son torse tombent régulièrement.  Un adulte vient l’attacher délicatement avec un foulard pour qu’elle cesse de tomber vers l’avant.  Je perçois toute la tendresse du monsieur.

 

Je lève les yeux et qui vois-je ?  Le mari de la femme cachée !  Celui que je jugeais 5 minutes auparavant.  Je ne sais plus que penser.  Trop de confusion, pas assez de sommeil.  Je pleure.  Pourquoi, je ne sais pas trop, je suis confus.

Je suis parti entre autre pour ça.  Découvrir l’Autre et essayer de le comprendre mieux.  Ça débute bien.

 Confusion