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Taux de change du mercure.

19 novembre 14:10.  Dans l’autobus, il fait 46000 degrés. Il part dans 90 minutes.  Je vais au toilettes du terminus.  Ça pu, vraiment.  Et ça vient de quelqu’un qui a le sens olfactif très peu développé. c’est dégueulasse.  Et puis après? on s’en fou.  J’ai mes souliers et je pisse dans un urinoir.  Je ne touche à. rien.  J’essaie de respirer par la bouche et mon besoin fût satisfait.  C’est ce qui compte non?  Si on regarde ça d’un autre angle, cest plus propre que si on faisait ça directement dans la cours du terminus.

Il fait 46000 degrés dans l’autobus.  Je sors prendre des photos.  J’essaie d’appliquer quelques conseils trouvés sur le site d’Eric Kim.  Quelques photos prises au niveau de la taille.

Il fait 46000 degrés dans l’autobus.  Mes sacs y sont.  Je ne m’en éloigne pas trop.  Je su, beaucoup. Afin de m’hydrater et d’avoir un plan B au cas où j’aurais trop envie de pisser pour attendre le prochain arrêt, j’aurais besoin d’une bouteille d’eau. Est-ce que je prends mes sacs avec moi et pars dans un de ses petits comptoirs qu’on  retrouve partout en ville, surtout dans les coins à touristes ou achalandés?  Est-ce que je laisse mon gros sac seul afin de “réserver” mon(mes) sièges que j’aime bien au risque de me faire voler?  Depuis mon arrivée, je sens que la très grande majorité des sri lankais est digne de confiance.  Je pourrais aussi attendre et espérer qu’un vendeur passe dans l’autobus, tel un vendeur de hot-dog au baseball où un vendeur de bière au hockey. Je pars m’acheter une bouteille d’eau.  Je discute avec le vendeur fort sympathique.  Il porte un beau polo Lacoste, mais pas Lacoste Le crocodile est plus sympathique.  J’aime bien discuter avec lui, mais moins ne pas avoir mon sac sous les yeux.  Je raccourci donc la conversation.

Il fait chaud dans l’autobus. on part bientôt.  Je suis tout trempe.  Mais j’y reste car ça commence à se remplir.

Il fait 46000 degrés caliss.  C’est ça qui arrive quand tu veut comprendre l’Autre, que tu essaies de faire comme eux.  Ça me coûtera probablement 3$ pour 7h de suage.  Dire qu’à 14:00, il y avait un autobus avec l’air climatisée.  Je l’aurais pris, mais juste pour arriver plus tôt à Colombo.  Seulement pour ça hehehe.

Il fait tellement chaud dans l’autobus que je fusionne  avec le banc en cuir.  J’espère qu’on arrivera à me séparer de mon nouveau frère siamois à l’arrivée.

C’est parti. 7 heures de musique d’ascenseur sri lankaise.

Le pire dans tout ça, c’est que ce n’est qu’un avant-goût de mon séjour en Asie du Sud-est.  Il fait pas SI chaud : seulement 46000 degrés

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Une trop grosse bouchée

Vous m’avez dit fou. Vous aviez en partie raison.  Je dirais plutôt que j’ai été stupide.

 

Mon raisonnement était pourtant bon : J’ai tellement d’expériences m’ayant préparées à ce voyage que je ne peux que réussir.

 

Je m’explique :

 

1-Avec les Cadets de l’Armée, j’ai dormi en foret avec les insectes, je me suis lavé dans une bassine avec de l’eau froide, j’ai dormi dans des dortoirs, j’ai appris à travailler dans diverses conditions climatiques et avec des lacunes de sommeil.

 

2-Avec CouchSurfing, j’ai connu des gens de plusieurs pays, plusieurs cultures.

 

3-Avec le travail, j’ai atteint un niveau d’anglais suffisant pour communiquer avec une très grande quantité de gens, j’ai apprivoisé l’avion.

 

4-Avec mes nombreux déménagements, j’ai appris à ne pas m’attacher à mon toit ni à mes choses.

 

5-Avec mes années en France, j’ai appris à me déraciner, à recommencer à zéro (ou presque), j’ai appris ce que c’est d’être (ou de se sentir) seul, j’ai appris les problèmes physiques du décalage horaire, j’ai appris à visiter des pays étrangers.

 

Ça c’est la théorie, et séparément.

Là où le bas blesse c’est que lorsqu’on met tout ces éléments ensemble et que c’est sur la durée, c’est l’enfer.  Je dis durée car ce ne sont pas des vacances limitées dans le temps.  Je ne peux pas me dire : « N’abandonne pas, c’est bientôt terminé ».  Je DOIS surpasser cet état de difficulté.

 

1,3 et 5-Je suis parti le vendredi soir et je suis arrivé le dimanche matin.  Pendant le week-end, j’ai dormi environ 2 ou 3 heures dans l’avion.  Le décalage horaire de 10h30 m’a rattrapé un peu en retard.  La première journée, j’étais tellement excité que j’ai été porté par l’adrénaline.  Je crois que j’ai réussi à ne pas dormir la première journée, mais je ne suis pas certain.  Pendant la nuit, j’ai dormi par petits moments, pas très bien.  J’ai été piqué à plusieurs reprises par les moustiques.  La journée suivante je me suis senti très fatigué en milieu d’après-midi et je n’ai pas été capable de résister lorsque Kevin m’a dit qu’il voulait faire une sieste.  Je me suis réveillé tellement perdu.  J’ai eu du mal à réintégrer la réaliste.  Sa mère s’en est rendu compte car elle me demandait toujours si ça allait, si la nourriture était à mon goût.  Elle sentait que quelque chose n’allait pas.  La nuit suivante, lever à 4h45 (am) pour aller prendre le bus pour visiter Kandy et Sigiriya (finalement je ne me suis pas rendu à Sigiriya).  Manque que sommeil intense.

 

1-Pour ce qui est de la température, c’est simple.  C’est la canicule du Québec tout les jours.  30-32 avec un taux d’humidité très élevé.  C’est lourd, c’est collant.  En ajoutant à cela écran solaire et chasse-moustiques, je suis franchement dégueulasse en permanence.  Il y a un bon côté à cette température : en journée, l’eau froide gardée dans un réservoir dehors, en hauteur, devient tiède.  Après la douche, je me sens propre 2 secondes car je remets du chasse-moustiques et ce, même pour me coucher : ark.

Les lit sont tellement humides.  Pour vous donnez une petite image, imaginez dormir sur une éponge géante saturée d’eau.

 

2-Pour les petits gestes du quotidiens, j’étais très nerveux de vexer les familles chez qui j’étais.  Pour l’instant, je pose l’hypothèse que la culture bouddhiste y est pour quelque chose dans la simplicité d’adaptation.  Chaque fois que je fais part des craintes que j’ai d’offenser ou d’agir de manière inappropriée, on se moque de moi.  J’ai donc commencé à prendre des initiatives.  En général ça va, mais vous auriez du me voir quand ceci m’est arrivé.

 

3-Je ne suis pas très surpris par les difficultés de langues.  Je ne comprends pas tout et je ne m’exprime pas bien.  Sur ce dernier point, j’ai réalisé que je devais changer d’approche.  Un des problème que j’ai à m’exprimer est que je n’ai pas suffisamment de vocabulaire et que je me trompe de temps de verbe parfois.  Cependant, ce n’est pas l’aspect le plus important.  Dans la communication, il y a (au moins) 2 acteurs.  Celui qui émet, et celui qui reçoit.   J’ai le défaut de me concentrer sur moi-même alors qu’en fait, même si j’améliore mon vocabulaire, ça aura peu d’influence positive sur ma rencontre avec l’Autre puisque son niveau d’anglais sera fort probablement trop bas pour comprendre les mots trop complexes ou rarement utilisé.  Il faut donc que j’apprenne à parler lentement, clairement et simplement pour communiquer avec l’Autre.  L’anglais plus développé sera utile pour coucher avec des voyageuses par exemple.

 

4-Je ne possède presque plus rien.  Seulement un sac à dos.  Malheureusement, je réalise que j’y tiens plus qu’à tout ce que j’ai déjà possédé auparavant.  Mon premier voyage en autobus, le chauffeur voulait que je mette mon sac sous le bus.  Il n’en était pas question.  J’ai préféré l’avoir sur moi pendant les deux ou trois heures de voyage.  À la fin je n’avais plus de sang dans les jambes, mais j’avais « mon précieux » avec moi et ça me rassurait.  J’appréhende mes premières journées en « guest house » où il n’y aura probablement pas d’endroit pour le verrouiller lorsque je sera à l’extérieur.

 

5-J’étais parti confiant, en me disant qu’avec internet et de l’argent, en cas de pépins, c’est toujours impie de trouver un moyen de transport ou un hôtel où dormir.  J’étais tellement loin de la réalité.  Le frère de Kevin, lorsqu’il m’a entendu dire ça lors d’une de mes 2 premières journées à dit à Kevin que j’étais un peu trop confiant.  Il avait tellement raison.  Par exemple, je devrais partir demain pour Trincomalee.  Je ne sais pas le numéro de l’autobus ni l’horaire pour m’y rendre.  Une fois sur place, je peux toujours chercher un endroit pour dormir, mais il y a tellement de choix douteux que je voulais jeter un oeil sur internet avant de partir.  Robert m’avait donné le nom d’un endroit mais rien à faire, je ne le trouve pas sur Google Maps.  Je le trouve sur TripAdvisor, il y a un truc d’écrit dans la zone d’adresse, mais impossible de cliquer dessus pour ouvrir la carte (comme on fait habituellement).  Si j’entre manuellement dans Google Maps, je n’obtiens rien non plus.  J’essaie d’entrer le nom de 2 ou 3 « guest houses » dans la zone de recherche, et au lieu de me dire qu’il ne trouve pas, il me pointe au hôtel de luxe dans le coin.  Bizarre.  Ça doit leur coûter très cher ce genre de promotion.  Je voulais quelque chose de relaxe, pas trop déstabilisant avec un minimum de confort : lit, moustiquaire de lit, ventilateur, toilette privée (peu importe le type) et wifi pour recharger mes batteries.  Malheureusement, je ne peux pas vraiment chercher à l’avance et tout ce que je trouve c’est des « guest houses » normales (donc pas tout ce que je cherche), ou des hôtels de luxe à 300$ la nuit.  Vous me direz : «  Mais Michaël, tu es si stupide, tu n’as qu’a demandé au gens sur place, ils t’aiderons. »  Oui et non.  Ils connaissent tous quelqu’un dans leur entourage qui a une « guest house » et ils te la recommanderont chaudement et c’est toujours près de tout, confortable, pas cher, etc.  Ils sont très gentils, mais pas très objectifs.

 

Je sais que ce message est long et décousu, mais c’était mon état.  Déprimé, paniqué, fatigué.  Je n’ai pas été capable d’écrire tout ça sur le coup car j’avais trop de difficulté à me concentrer.  Tout mes autres articles ont été écrits d’un seul jet, le plus près possible de la situation ou de l’émotion.  Celui-ci est chiant et j’avais hâte de le publier.  En fait je mens, je ne voulais pas le faire car je savais qu’il serait mauvais à plusieurs niveau.  J’ai seulement conserver le brouillon par souci de ne rien jeter.  Maintenant que je vais mieux, je tiens à conserver ce bout important de mon voyage.  Pour moi, et aussi un peu pour les futurs grands voyageuses/voyageurs qui me lisent.  Je n’étais pas préparé mentalement à cet état de panique (peut-on vraiment l’être).  J’étais tellement convaincu d’être fort mentalement, d’avoir suffisamment de bagages d’expériences pour m’adapter relativement facilement.  On tombe de plus haut dans ce temps-là.  Un grand coup d’humilité en pleine face.

 

J’ai médité pour essayer de me recentrer et de voir plus clairement la situation.

En parallèle (je sais, c’est pas bien de faire autre chose que la méditation, mais l’urgence de la situation l’obligeait), grâce à internet, j’ai discuté avec des personnes clés.  Sans elles, j’aurais probablement pris des décisions dans un mauvais état d’esprit (pas nécessairement mauvaises car certaines d’entre elles restent dans mon esprit.  Des scénarios différents que celui envisagé initialement).

 

Je n’ai jamais, une seule seconde, penser à ne pas partir.  Jamais j’ai eu un doute.  Pas une fois.  Je devais partir.

 

Ce fût tout un choc lorsque, pendant ma première semaine, la possibilité d’abandonner m’a traversé l’esprit.  J’étais vraiment au fond du baril.

 

Lorsque je suis enfin redevenu moi-même, cet être zen que vous connaissez, j’ai découvert que mon sac à dos était infesté de fourmis.  Peu d’entre-vous le savez, mais je n’aime vraiment pas les insectes sur mon corps.  J’ai failli rechuter.  Mais j’ai plutôt tout sorti du sac, secouer un peu le tout et accrocher mon sac.  Je suis allé dans le lit, sous le moustiquaire et j’ai travaillé sur mon blog en ignorant ce que mes petites amies étaient entrain de faire.  Pendant ce temps, j’ai discuté avec un ami qui m’a dit qu’il a dormi pendant un an avec des coquerelles (cafards) qui lui parcouraient le corps la nuit.  Ça m’a beaucoup aidé à relativiser mon petit problème de fourmis.

 

J’ai tellement de chance de connaître des personnes aussi merveilleuses.

 

Merci les amiEs

 

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Excuse moi Sri Lanka

J’ai mal planifier le début de l’histoire.  En fait, maintenant que j’y pense, c’est faux, je t’ai négligé.  Je suis triste de le réaliser pendant que je suis en toi.  C’est un grand manque de respect.  J’avais prévu passer 2 semaines avec n’importe laquelle d’entre vous avant le mariage pour prêt physiquement lors de la cérémonie.  Tu es donc en quelque sorte celle qui me sert à prendre de l’expérience.  Je ne peux faire autrement que de penser à mon ami FSP (que j’espère revoir à mon retour) qui a été utilisé de la sorte et je suis profondément désolé pour toi Sri (ça ne te dérange pas que je t’appelle par ton petit nom ?).

 

Je dois penser à moi.  Pour le moment, la vie sur la route est ma réalité.  Je rencontre des amis éphémères.  Certains ont des tendances de touristes, mais ils sont définitivement voyageurs.  Cependant, contrairement à moi, ils sont là pour un court moment et essaient d’exploiter au maximum le temps passé avec toi.  Ils ont le luxe de rentrer bientôt dans le confort de leur pays d’origine et de pouvoir se reposer au travail ou à l’école.  On revient toujours crevé de ses vacances.  On voudrait toujours avoir une semaine de vacances après ses vacances non ?

 

Moi, je n’ai pas ce luxe.  Malheureusement, j’ai un temps limité avec toi ma belle, mais je ne peux te parcourir à ma guise.  Si je t’écoute, te sens, te goûte, te regarde et te touche dans tout les sens, dans l’état où je suis arrivé, je ne survivrai pas aux autres aventures que j’aurai inévitablement avec tes pairs.  Tu sais, tu n’es pas la seule de qui j’ai le goût.

 

Je te connais à peine, mais je sais déjà que tu me comprends.

 

Je t’aime

 

Michaël

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L'Autre Moi Photos Qatar

Confusion

Je vois l’Autre partout.  Je sais que je suis ouvert d’esprit, mais je suis aussi féministe.  Ça me fait mal au coeur de voir un homme, chemise trop ouverte, asseoir sa famille dans la rangée devant moi.  Je me sens ainsi car sa femme est voilée.  Pas voilée, cachée plutôt.  La fente de sa cagoule est si étroite que je ne peux pas lui voir les yeux.  Je suis ouvert, j’essaie (et réussi la plupart du temps) à ne pas juger l’Autre, mais ça j’aime pas. Pas du tout.  Je l’avoue, je le juge.  Lui plus qu’elle.  Ça me renvoie une image de domination, de dureté, d’intransigeance.

 

J’essaie de ne pas y penser.  Je continue à améliorer mon blog avec une connexion internet extra-supra-lente.

 

En face de moi, directement en face de moi, je vois une chaise roulante s’immobiliser.  J’y porte attention.  Il s’agit d’une petite fille.  Un beau gilet rose.  Elle semble très handicapée.  Un coussin en « U » comme j’utilise pour dormir en avion lui retient la tête.  Elle est molle.  La bouche ouverte, les yeux fermés ou mi-clos, sa tête et son torse tombent régulièrement.  Un adulte vient l’attacher délicatement avec un foulard pour qu’elle cesse de tomber vers l’avant.  Je perçois toute la tendresse du monsieur.

 

Je lève les yeux et qui vois-je ?  Le mari de la femme cachée !  Celui que je jugeais 5 minutes auparavant.  Je ne sais plus que penser.  Trop de confusion, pas assez de sommeil.  Je pleure.  Pourquoi, je ne sais pas trop, je suis confus.

Je suis parti entre autre pour ça.  Découvrir l’Autre et essayer de le comprendre mieux.  Ça débute bien.

 Confusion

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La peur

Aéroport de Doha

La peur.  Pas la grosse peur noire, une petite peur, ou plutôt une crainte constante.

Dans l’avion, j’ai jasé avec une torontoise qui travaille de la maison à Montréal pour un projet au Qatar. Elle a déjà habité ici (Doha) plusieurs années. On a discuté juste une heure (sur les 12).  Entre autre, elle m’a demandé si la famille de Kevin était musulmane. Je lui ai répondu que je ne savais pas. Elle m’a fait part de quelques trucs à ne pas faire avec les musulmans (surtout avec les musulmanes). Depuis que je suis seul à l’aéroport de Doha, l’Autre est très présent et j’ai toujours peur de faire quelque chose de mal.

Vous savez tous (ou saurez) que j’aime beaucoup les femmes. Quand je les regarde, j’apprécie, mais je suis immédiatement craintif que mon comportement soit inapproprié. Ma voisine de siège dans l’avion m’a dit qu’on ne regarde pas une musulmanes dans les yeux, qu’on ne leur serre pas la main,… Du coup, je ne sais plus comment agir.

Même chose pour les photos. J’ai plein de sujets intéressants à l’aéroport, mais je ne sais pas si c’est accepté ici. Ils sont impressionnants ces jeunes hommes tout de blanc vêtus.

À Rome on fait comme les romains et au Québec, on fait comme on veut.

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Moi Québec

Yo-yo

Mon ordinateur affiche “8 novembre” bien que je me considère encore jeudi le 7.  Je ne suis pas encore couché.  Je rentre d’un souper organiser en mon honneur.  Cette date est importante.  Elle représente l’aboutissement d’une année de préparation (surtout mentale).  Je pars aujourd’hui.  Mais pourtant je ne ressens rien.

Hier, un étau compressait ma cage thoracique.  J’avais peine à respirer.  Je n’arrivais plus à contrôler mes mains, mes bras.  Ils bougaient de manière nerveuse, se croisaient, me frottaient, me grattaient.  Le malaise était ma seule réalité.

Mardi, j’étais tellement enthousiaste à l’idée que je serai bientôt dans un contexte complètement nouveau, différent.  Tant de choses à découvrir, à apprendre. Tant de choses qui risquent de me choquer, m’attrister, me frustrer.  J’étais euphorique.  Je sentais ma poitrine tellement gonflée que j’aurais pu m’envoler.  La confirmation que Nisal m’accueillerait à mon arrivée au Sri Lanka n’était probablement pas étrangère à cette état.

Ma dernière semaine au Québec a été comme ça.  Je ne sais pas si je peux dire avec des hauts et des bas.  La réalité est plus nuancée.

Certaines journées j’avais l’impression que je n’arriverais pas à tout faire avant mon départ.  D’autres j’étais très relaxe en me disant que j’étais beaucoup trop prêt (ce qui n’est pas normal pour un procrastinateur comme moi).  Le constat de tout ça est que je suis suffisamment prêt pour partir.  Théoriquement, une fois le visa obtenu, il ne suffit que d’un passeport et d’un billet d’avion non ?  Le reste n’est que du bonus.

Certains m’ont que je suis fou car avant mardi, je ne savais pas où j’allais coucher au Sri Lanka à mon arrivée dimanche.  D’autres m’ont regardé d’un drôle d’air quand ils ont appris que je suis allé chercher mon passeport à “l’ambassade indienne” mercredi.  Ils ont peut-être raison.  Personnellement, je ne me suis jamais senti aussi prêt (sauf peut-être à mon voyage en Italie où les déplacements et hébergements étaient planifiés à l’avance pour faire plaisir à elle avec qui je partageais ce voyage).

Je quitte mes amis et ma famille pour un moment.  Le temps de …  Je ne sais pas.  Pourquoi pars-je ?  J’ai longtemps eu le syndrome de la page blanche devant ce blog.  Je tenais à commencer en répondant à ces trois questions que je considérais essentielles : Qui ? Quoi ? et Pourquoi ?

Finalement, en marchant vers la maison de mon père où j’ai habité quelques semaines(mois) après Paris et avant mon voyage, par une température avoisinant le point de congélation, j’avais envie de simplement d’exprimer comment je me sens.  Vous me lirez peut-être.  Pour différente raison.  J’écris et j’écrirai aussi pour diverses raisons.  Pour moi, conserver des traces de ce voyages qui risque d’être une expérience marquante dans ma vie.  Pour vous aussi, sinon je ne le mettrais pas accessible publiquement.  J’espère que vous y retrouverez quelque chose d’intéressant.

Au plaisir