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Les pancartes – Première partie

Ça fait plusieurs années que je veux aller en Inde et j’y suis enfin.

pancartes-taxi-inde

J’y suis arrivé à 20h05 le 22 novembre 2013. Enfin, je suis en territoire indien à 20h45 car l’intérieur de l’aéroport est plutôt un genre de zone internationale. 20h45, c’est 45 minutes plus tôt que l’heure à laquelle Surjeet a demandé un taxi. Je suis chanceux. Un taxi avec une pancarte sur laquelle sera écrit mon nom. Il est gentil comme ça mon ami Surjeet. Malheureusement, l’accueil indien m’a surpris. Après quelques passages infructueux parmi les conducteurs de taxi avec des pancartes, je me suis assis par terre, contre le mur de l’aéroport. Devant moi, des barrières avec toutes les pancartes avec des noms. Un gentil indien (ils ont l’air gentils ces indiens avec leur grosse moustache) avec une fusil mitrailleur me dit que je ne peux pas rester là. eeeeeeee. Je lui explique que j’attends un taxi. Il me réponds que je peux attendre à l’extérieur des barrières. Je lui rétorque que si je suis derrière celles-ci, je ne serai pas en mesure de voir mon nom puisque je serai derrière les pancartes. Il n’est pas content, mais ma logique est imparable. Il revient me voir plus tard pour me mettre de la pression. Il n’est pas content quand je lui dis que le taxi est prévu pour 21h30. Pendant ce temps, j’aimerais entrer pour demander une information au guichet touristique qui est à 10 pas de la porte. Oh! Ça non par contre! Il s’agit d’une porte de sortie! Je lui explique que je le sais bien, que j’en suis sorti il y a quelques minutes. J’ai seulement oublié de poser une question à la dame. Désolé ti-gars, j’ai été gentil avec toi, mais ne pousse pas ta chance.

Je fais des rondes chaque 5 minutes pour voir si une nouvelle pancarte ne serait pas apparue.

Il y a bien sûr des hommes derrières ces pancartes, mais je ne les vois pas, je ne les vois plus. Certains sont là depuis plus longtemps que moi. Ils espèrent que je sois le nom de leur pancarte. Je leur envoie des visages de compréhension au début, mais j’arrête. J’ai assez de mes problèmes. Je stresse car je n’ai pas vu mon nom et il est 21h30.

J’essaie d’envoyer un SMS à Surjeet avec mon numéro sri lankais sans succès. J’en ai pourtant pitonné beaucoup des options pour que ça fonctionne.

L’heure est passée, je n’ai pas de moyen de communication, je suis seul en Inde et j’ai un nouveau militaire armé qui veut que je parte.

21h45, je trouve un autre guichet d’information dehors. Celui-là est accessible. Je vais demander à la dame où je peux téléphoner. Elle me pointe une cabine téléphonique plus loin. J’y vais, mais arrivé sur place, je réalise qu’il n’y a pas de téléphone dans la cabine !!! Je reviens vers la dame pour lui dire et elle me fait un signe de tête indien très facile à comprendre. Il veut dire : Désolé mon gars, je ne peux pas t’aider.

Je retourne faire des rondes. Toujours avec mes 2 sacs à dos. Je fais des rondes de pancartes. Une des pancartes est vide. Je regarde le chauffeur. Sur ça pancarte, il n’y a que le nom et numéro de téléphone de sa compagnie. Je trouve ça étrange comme publicité, mais bon, je suis en Inde. S’il n’y avait pas un taxi qui devait venir me chercher, je lui aurais probablement demandé son tarif.

22h00, toujours pas de taxi

Je panique un peu. Trop en fait. Je sais qu’au pire des cas, j’irai prendre un taxi officiel et irai dans n’importe quel hôtel.

Je refais des rondes de pancartes. Pas de nouvelles. Mais attends. Tu as changé toi. C’est tes cheveux, c’est ça ? Ah non… Des boucles d’oreilles ? Non plus… ah !!! Tu as maintenant un nom et je l’aime ce nom. Michaël Gagné. Mes yeux le perçoivent, mais mon cerveau l’interprète comme un soulagement immense. Ça fait bien 15 minutes que je passe devant cet homme qui m’attend. Il s’excuse de son retard. Je m’excuse de ne pas l’avoir vu hahahah. Mais dans ma tête, je me dis : mais pourquoi avait-il affiché sa pancarte AVANT d’y inscrire mon nom… bizarre. Et la suite l’est tout autant.

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Absent du bureau

Je serai absent du bureau pour une période minimale de 10 jours.  Si vous avez des messages urgents, contactez le centre : http://www.setu.dhamma.org/About%20Vipassana.htm

À bientôt.

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Michaël aux pays du tiers monde

Vous savez ce qu’il y avait de bien à l’ère où Internet entrait dans nos maisons par des modems téléphoniques ? La Haute Définition n’existait pas.

Aujourd’hui, tout le contenu vidéo est en HD. Bon OK, j’exagère, mais pour une catégorie en particulier, c’est le cas. Il n’y a jamais assez de détails, de réalisme pour cette industrie. Je parle bien sûr du X (un ou plusieurs).

Parenthèse : À Paris, une amie (ou était-ce son amie ?) m’a dit :
« En Asie du sud-est, si tu veux baiser, il y a deux moyens : Soit tu payes, soit tu te maries. »

Comme aucun des 2 moyens n’est envisageable pour moi, je dois me rabattre sur des moyens plus personnels. Je ne juge en aucun cas ceux qui utilisent ces 2 moyens (ou un seul des deux). Je crois que ce sont 2 situations tout à fait acceptables si correctement encadrées. C’est simplement que je n’ai aucun intérêt à être avec quelqu’un qui n’a pas une attirance pour moi et encore moins de m’attacher à quelqu’un pour la vie.

Fin de la parenthèse.

Imaginez. Après plus d’une semaine en Inde, j’ai enfin obtenu un numéro de téléphone pour mon cellulaire (portable). J’ai aussitôt demandé d’avoir Internet sur ma ligne question de redevenir civilisé. Je n’avais jamais réalisé ce que représentait la technologie 2G. Et bien c’est environ l’équivalent d’un modem téléphonique, mais en moins stable.

Lorsque l’on est assis (ou couché) confortablement dans sa ville occidentale, on ne se pose pas trop la question. Peu importe ce dont on a envie de consommer, on est à quelques clics et à quelques secondes du contenu. Si on a envie de le regarder à nouveau la semaine suivante, on refait la même opération. Internet est une ressource renouvelable.

Ce que je réalise aujourd’hui, à partir de ma chambre d’hotel de luxe (oui, j’ai besoin de faire une petite pause des blattes) avec le Wi-Fi à 10K/s (c’est environ 2 fois aussi rapide qu’un modem téléphonique), c’est que le contenu que je cherche est soit disponible à la demande (streaming), soit disponible en téléchargement en HD. Dans les 2 cas, c’est impossible pour moi de profiter de ce contenu.

Je vous entends : « Mais pauvre Michaël, comment va-t-il survivre ? » N’ayez crainte ! J’ai beaucoup d’imagination et de débrouillardise. Pour la première, je n’ai pas encore oublié certains bons moments passés au Québec avant mon départ. J’ai été bien reçu et j’en garde un excellent souvenir. Pour la seconde, vous pouvez compter sur moi pour utiliser à bon escient chaque bit de chaque connexion qui me tombe sous la main.

Sous peu, j’aurai accès à un contenu limité digne d’un adolescent dans le début des années 90 (avant internet). On n’avait pas besoin de plus à cette époque pour être excité.

Michaël

PS: N’oubliez pas de mettre sur clé USB le contenu volumineux dont vous pourriez avoir besoin lors de votre voyage. Il s’agit d’une chose qui est presque impossible à se procurer sur place.

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Hangover (gueule de bois)

Hangover

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Michaël Gagné photographe

Détrompez-vous, je trouve encore que mes photos sont pour la très grande majorité « ratées ».  Je n’en aime que quelques unes et elles ne sont pas parfaites techniquement.

Un peu comme lorsque j’ai commencé à utiliser Facebook, je me botte le cul pour produire du contenu afin de documenter mon voyage et pour vous faire voir une partie de ce que je vois.  Heureusement, cette fois je n’ai pas eu besoin d’alcool pour y parvenir.

Il n’y a aucune prétention dans ce titre.  Il est plutôt neutre, mais identitaire.  Je ne suis plus un amateur de photographie, un photographe amateur.  Encore moins un photographe de talent ou un photographe professionnel.

Je suis photographe*.

J’aime prendre des photos.  Les gens disent que je le fais bien.  Certains disent que je le fais exceptionnellement bien.  Vous êtes mon entourage, que ce soit de passage ou permanent, je considère votre opinion.  Je crois que vous êtes des personnes intelligentes et ayant (pour la plupart) un bon jugement.  Alors pourquoi ne pas vous faire confiance.  Je ne suis pas d’accord avec vous la plupart du temps, mais vous aimez ce que je fais.  Peut-être qu’un jour je serai d’accord avec vous.  Il ne s’agit pas d’agir différemment, mais de penser différemment.

Je ne suis pas encore à l’aise avec certaines situations.  Je ne le suis pas non plus avec mon appareil.  Je le suis encore moins avec les résultats.  Je crois que je ne le serai jamais, donc j’ai décidé d’être photographe sans qualificatif.  Photographe, point.  Je sais que je serai toujours insatisfait alors c’est plus simple comme ça.

Peu importe.  Je suis photographe et comme avec les autres aspects de ma vie, je vous demande d’être assez honnête avec moi pour me donner des commentaires, des conseils.  Même si vous n’êtes pas expert, votre avis m’est important.  Un petit courriel est parfait si vous préférez que votre commentaire soit privé.

Je vais probablement être en mesure de rendre disponible quelques photos bientôt.  SVP : Donnez-moi vos commentaires positifs ou constructifs.  J’en ai besoin.

* Définitions :

«Le photographe est celui qui ” prend ” une photographie avec un appareil photographique. Il en est généralement considéré comme l’auteur parce qu’il en construit l’apparence comme tout artiste.»
http://fr.wikipedia.org/wiki/Photographe

«  Personne qui pratique la photographie comme amateur ou comme professionnel. »

Source : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/photographe/60450

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La baguette de billard

La baguette de billard

Il est dans la vingtaine avancée. Il veut faire une maîtrise en Amérique du Nord car ici, les études avancées ne sont pas très poussées.  J’ai habité chez lui pendant 4 ou 5 jours.  Son anglais est bon mais je ne comprends pas toujours tout. Mon oreille n’est pas encore habituée à son accent. Dans l’ensemble, on se comprend bien, mais je perds le punch d’une blague de temps en temps. Le genre de situation où tu ne peux pas vraiment demander de répéter. Alors tu ris.

Hier, devant l’insistance de son frère (qui est devenu le mien), j’ai divulgué le prix de mon appareil photo. Il n’était pas très loin, il avait simplement oublié un 0.  Il y avait un mélange de rires et d’incrédulité.

Aujourd’hui, il sort sa baguette de billard. On me dit qu’il va la vendre.  J’hésite, mais j’ose :
-«Tu la vends car tu ne joues plus au billard? ».
-«Quelque chose comme ça.» me répond-il avec ce mouvement de tête typiquement sri lankais.

Devant cette réponse, je n’ose demander plus de précision.  A-t-il besoin d’argent? Ont-ils besoin d’argent? Je ne sais pas. Je mange chez eux depuis 4 ou 5 jours. Je n’ai pas vu leur père qui travaille au nord. La maison est propre, je mange merveilleusement bien (la mère est malade et s’excuse toujours que la nourriture soit si “normale”), ils ont une voiture.

À première vue, ils semblent avoir suffisamment d’argent pour bien vivre, mais chez moi, peut-on automatiquement dire qu’une famille avec une grosse maison et 3 voitures est riche? La possibilité que cette famille sri lankaise soit semblable à tant de familles occidentales surendettées est bien crédible.

En cas de doute, on sourit et on écrit.

Michaël
Riche occidental utilisant Couchsurfing

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Beauty

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La route

J’ai pris l’autobus avec Kevin au début de mon séjour au Sri Lanka. Je me suis assis à l’avant pour avoir un accès visuel à mon sac qui est à la gauche du chauffeur, entre lui et l’entrée (ou plutôt la sortie selon le standard sri lankais).

Pour mes autres voyages en autobus, seul, je me suis assis en arrière.  Je préfère et de beaucoup. C’est dangereux la route ici. Au moins, en autobus, on est presque au sommet de la chaîne routière.  Bien sûr, il y a les mastodontes, c’est gros camions comme on en retrouvent partout.  Ils sont lents mais gros.  Lent comme les tuk-tuks. C’est cet hybride entre une calèche, une petite moto et un tricycle.  Les voitures sont peu présentent. Les vélos et motos ont une présence plus importante en ville.  Il me faut pas non plus oublier le bas de la chaîne : le bipède. Et parfois le quadrupède.

Tout ce beau monde cohabite. avec des règles plutôt simples.  Regarde devant, et klaxonne quand tu dépasses (doubles) pour avertir le conducteur de devant que tu est bientôt sur sa droite (on conduit à gauche ici).  Il faut aussi juger la vitesse de ceux qui font la même chose mais en sens contraire. Les lignes ne sont qu’une suggestion. On roule le plus vite possible, ralentissant seulement en cas d’absolue nécessité (ne pas faire un face à face).  J’ai été témoin, au première loge, d’un autobus qui en double un autre, dans une courbe, en gravissant une pente.  Autant par l’intérieure (courbe vers la droite) que par l’extérieur.

J’allais oublié pourquoi je vous disais tout ça. On a presque renversé un piétons intensifs lots du premier voyage. Quand tu es assis en arrière, tu peux facilement écrire pour ton blog au lieu de stresser sur la route.  Si ça doit arriver, ça arrivera. Que je le vois ou pas changera rien.  Si en fait ça change quelque chose. en arrière, mais moins de chance d’être blessé.  Doublement un bon choix.

Les sri lankais disent que l’autobus roule vite. Ils ne roulent pas si vite, mais beaucoup trop pour être sécuritaire.

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Taux de change du mercure.

19 novembre 14:10.  Dans l’autobus, il fait 46000 degrés. Il part dans 90 minutes.  Je vais au toilettes du terminus.  Ça pu, vraiment.  Et ça vient de quelqu’un qui a le sens olfactif très peu développé. c’est dégueulasse.  Et puis après? on s’en fou.  J’ai mes souliers et je pisse dans un urinoir.  Je ne touche à. rien.  J’essaie de respirer par la bouche et mon besoin fût satisfait.  C’est ce qui compte non?  Si on regarde ça d’un autre angle, cest plus propre que si on faisait ça directement dans la cours du terminus.

Il fait 46000 degrés dans l’autobus.  Je sors prendre des photos.  J’essaie d’appliquer quelques conseils trouvés sur le site d’Eric Kim.  Quelques photos prises au niveau de la taille.

Il fait 46000 degrés dans l’autobus.  Mes sacs y sont.  Je ne m’en éloigne pas trop.  Je su, beaucoup. Afin de m’hydrater et d’avoir un plan B au cas où j’aurais trop envie de pisser pour attendre le prochain arrêt, j’aurais besoin d’une bouteille d’eau. Est-ce que je prends mes sacs avec moi et pars dans un de ses petits comptoirs qu’on  retrouve partout en ville, surtout dans les coins à touristes ou achalandés?  Est-ce que je laisse mon gros sac seul afin de “réserver” mon(mes) sièges que j’aime bien au risque de me faire voler?  Depuis mon arrivée, je sens que la très grande majorité des sri lankais est digne de confiance.  Je pourrais aussi attendre et espérer qu’un vendeur passe dans l’autobus, tel un vendeur de hot-dog au baseball où un vendeur de bière au hockey. Je pars m’acheter une bouteille d’eau.  Je discute avec le vendeur fort sympathique.  Il porte un beau polo Lacoste, mais pas Lacoste Le crocodile est plus sympathique.  J’aime bien discuter avec lui, mais moins ne pas avoir mon sac sous les yeux.  Je raccourci donc la conversation.

Il fait chaud dans l’autobus. on part bientôt.  Je suis tout trempe.  Mais j’y reste car ça commence à se remplir.

Il fait 46000 degrés caliss.  C’est ça qui arrive quand tu veut comprendre l’Autre, que tu essaies de faire comme eux.  Ça me coûtera probablement 3$ pour 7h de suage.  Dire qu’à 14:00, il y avait un autobus avec l’air climatisée.  Je l’aurais pris, mais juste pour arriver plus tôt à Colombo.  Seulement pour ça hehehe.

Il fait tellement chaud dans l’autobus que je fusionne  avec le banc en cuir.  J’espère qu’on arrivera à me séparer de mon nouveau frère siamois à l’arrivée.

C’est parti. 7 heures de musique d’ascenseur sri lankaise.

Le pire dans tout ça, c’est que ce n’est qu’un avant-goût de mon séjour en Asie du Sud-est.  Il fait pas SI chaud : seulement 46000 degrés

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Une trop grosse bouchée

Vous m’avez dit fou. Vous aviez en partie raison.  Je dirais plutôt que j’ai été stupide.

 

Mon raisonnement était pourtant bon : J’ai tellement d’expériences m’ayant préparées à ce voyage que je ne peux que réussir.

 

Je m’explique :

 

1-Avec les Cadets de l’Armée, j’ai dormi en foret avec les insectes, je me suis lavé dans une bassine avec de l’eau froide, j’ai dormi dans des dortoirs, j’ai appris à travailler dans diverses conditions climatiques et avec des lacunes de sommeil.

 

2-Avec CouchSurfing, j’ai connu des gens de plusieurs pays, plusieurs cultures.

 

3-Avec le travail, j’ai atteint un niveau d’anglais suffisant pour communiquer avec une très grande quantité de gens, j’ai apprivoisé l’avion.

 

4-Avec mes nombreux déménagements, j’ai appris à ne pas m’attacher à mon toit ni à mes choses.

 

5-Avec mes années en France, j’ai appris à me déraciner, à recommencer à zéro (ou presque), j’ai appris ce que c’est d’être (ou de se sentir) seul, j’ai appris les problèmes physiques du décalage horaire, j’ai appris à visiter des pays étrangers.

 

Ça c’est la théorie, et séparément.

Là où le bas blesse c’est que lorsqu’on met tout ces éléments ensemble et que c’est sur la durée, c’est l’enfer.  Je dis durée car ce ne sont pas des vacances limitées dans le temps.  Je ne peux pas me dire : « N’abandonne pas, c’est bientôt terminé ».  Je DOIS surpasser cet état de difficulté.

 

1,3 et 5-Je suis parti le vendredi soir et je suis arrivé le dimanche matin.  Pendant le week-end, j’ai dormi environ 2 ou 3 heures dans l’avion.  Le décalage horaire de 10h30 m’a rattrapé un peu en retard.  La première journée, j’étais tellement excité que j’ai été porté par l’adrénaline.  Je crois que j’ai réussi à ne pas dormir la première journée, mais je ne suis pas certain.  Pendant la nuit, j’ai dormi par petits moments, pas très bien.  J’ai été piqué à plusieurs reprises par les moustiques.  La journée suivante je me suis senti très fatigué en milieu d’après-midi et je n’ai pas été capable de résister lorsque Kevin m’a dit qu’il voulait faire une sieste.  Je me suis réveillé tellement perdu.  J’ai eu du mal à réintégrer la réaliste.  Sa mère s’en est rendu compte car elle me demandait toujours si ça allait, si la nourriture était à mon goût.  Elle sentait que quelque chose n’allait pas.  La nuit suivante, lever à 4h45 (am) pour aller prendre le bus pour visiter Kandy et Sigiriya (finalement je ne me suis pas rendu à Sigiriya).  Manque que sommeil intense.

 

1-Pour ce qui est de la température, c’est simple.  C’est la canicule du Québec tout les jours.  30-32 avec un taux d’humidité très élevé.  C’est lourd, c’est collant.  En ajoutant à cela écran solaire et chasse-moustiques, je suis franchement dégueulasse en permanence.  Il y a un bon côté à cette température : en journée, l’eau froide gardée dans un réservoir dehors, en hauteur, devient tiède.  Après la douche, je me sens propre 2 secondes car je remets du chasse-moustiques et ce, même pour me coucher : ark.

Les lit sont tellement humides.  Pour vous donnez une petite image, imaginez dormir sur une éponge géante saturée d’eau.

 

2-Pour les petits gestes du quotidiens, j’étais très nerveux de vexer les familles chez qui j’étais.  Pour l’instant, je pose l’hypothèse que la culture bouddhiste y est pour quelque chose dans la simplicité d’adaptation.  Chaque fois que je fais part des craintes que j’ai d’offenser ou d’agir de manière inappropriée, on se moque de moi.  J’ai donc commencé à prendre des initiatives.  En général ça va, mais vous auriez du me voir quand ceci m’est arrivé.

 

3-Je ne suis pas très surpris par les difficultés de langues.  Je ne comprends pas tout et je ne m’exprime pas bien.  Sur ce dernier point, j’ai réalisé que je devais changer d’approche.  Un des problème que j’ai à m’exprimer est que je n’ai pas suffisamment de vocabulaire et que je me trompe de temps de verbe parfois.  Cependant, ce n’est pas l’aspect le plus important.  Dans la communication, il y a (au moins) 2 acteurs.  Celui qui émet, et celui qui reçoit.   J’ai le défaut de me concentrer sur moi-même alors qu’en fait, même si j’améliore mon vocabulaire, ça aura peu d’influence positive sur ma rencontre avec l’Autre puisque son niveau d’anglais sera fort probablement trop bas pour comprendre les mots trop complexes ou rarement utilisé.  Il faut donc que j’apprenne à parler lentement, clairement et simplement pour communiquer avec l’Autre.  L’anglais plus développé sera utile pour coucher avec des voyageuses par exemple.

 

4-Je ne possède presque plus rien.  Seulement un sac à dos.  Malheureusement, je réalise que j’y tiens plus qu’à tout ce que j’ai déjà possédé auparavant.  Mon premier voyage en autobus, le chauffeur voulait que je mette mon sac sous le bus.  Il n’en était pas question.  J’ai préféré l’avoir sur moi pendant les deux ou trois heures de voyage.  À la fin je n’avais plus de sang dans les jambes, mais j’avais « mon précieux » avec moi et ça me rassurait.  J’appréhende mes premières journées en « guest house » où il n’y aura probablement pas d’endroit pour le verrouiller lorsque je sera à l’extérieur.

 

5-J’étais parti confiant, en me disant qu’avec internet et de l’argent, en cas de pépins, c’est toujours impie de trouver un moyen de transport ou un hôtel où dormir.  J’étais tellement loin de la réalité.  Le frère de Kevin, lorsqu’il m’a entendu dire ça lors d’une de mes 2 premières journées à dit à Kevin que j’étais un peu trop confiant.  Il avait tellement raison.  Par exemple, je devrais partir demain pour Trincomalee.  Je ne sais pas le numéro de l’autobus ni l’horaire pour m’y rendre.  Une fois sur place, je peux toujours chercher un endroit pour dormir, mais il y a tellement de choix douteux que je voulais jeter un oeil sur internet avant de partir.  Robert m’avait donné le nom d’un endroit mais rien à faire, je ne le trouve pas sur Google Maps.  Je le trouve sur TripAdvisor, il y a un truc d’écrit dans la zone d’adresse, mais impossible de cliquer dessus pour ouvrir la carte (comme on fait habituellement).  Si j’entre manuellement dans Google Maps, je n’obtiens rien non plus.  J’essaie d’entrer le nom de 2 ou 3 « guest houses » dans la zone de recherche, et au lieu de me dire qu’il ne trouve pas, il me pointe au hôtel de luxe dans le coin.  Bizarre.  Ça doit leur coûter très cher ce genre de promotion.  Je voulais quelque chose de relaxe, pas trop déstabilisant avec un minimum de confort : lit, moustiquaire de lit, ventilateur, toilette privée (peu importe le type) et wifi pour recharger mes batteries.  Malheureusement, je ne peux pas vraiment chercher à l’avance et tout ce que je trouve c’est des « guest houses » normales (donc pas tout ce que je cherche), ou des hôtels de luxe à 300$ la nuit.  Vous me direz : «  Mais Michaël, tu es si stupide, tu n’as qu’a demandé au gens sur place, ils t’aiderons. »  Oui et non.  Ils connaissent tous quelqu’un dans leur entourage qui a une « guest house » et ils te la recommanderont chaudement et c’est toujours près de tout, confortable, pas cher, etc.  Ils sont très gentils, mais pas très objectifs.

 

Je sais que ce message est long et décousu, mais c’était mon état.  Déprimé, paniqué, fatigué.  Je n’ai pas été capable d’écrire tout ça sur le coup car j’avais trop de difficulté à me concentrer.  Tout mes autres articles ont été écrits d’un seul jet, le plus près possible de la situation ou de l’émotion.  Celui-ci est chiant et j’avais hâte de le publier.  En fait je mens, je ne voulais pas le faire car je savais qu’il serait mauvais à plusieurs niveau.  J’ai seulement conserver le brouillon par souci de ne rien jeter.  Maintenant que je vais mieux, je tiens à conserver ce bout important de mon voyage.  Pour moi, et aussi un peu pour les futurs grands voyageuses/voyageurs qui me lisent.  Je n’étais pas préparé mentalement à cet état de panique (peut-on vraiment l’être).  J’étais tellement convaincu d’être fort mentalement, d’avoir suffisamment de bagages d’expériences pour m’adapter relativement facilement.  On tombe de plus haut dans ce temps-là.  Un grand coup d’humilité en pleine face.

 

J’ai médité pour essayer de me recentrer et de voir plus clairement la situation.

En parallèle (je sais, c’est pas bien de faire autre chose que la méditation, mais l’urgence de la situation l’obligeait), grâce à internet, j’ai discuté avec des personnes clés.  Sans elles, j’aurais probablement pris des décisions dans un mauvais état d’esprit (pas nécessairement mauvaises car certaines d’entre elles restent dans mon esprit.  Des scénarios différents que celui envisagé initialement).

 

Je n’ai jamais, une seule seconde, penser à ne pas partir.  Jamais j’ai eu un doute.  Pas une fois.  Je devais partir.

 

Ce fût tout un choc lorsque, pendant ma première semaine, la possibilité d’abandonner m’a traversé l’esprit.  J’étais vraiment au fond du baril.

 

Lorsque je suis enfin redevenu moi-même, cet être zen que vous connaissez, j’ai découvert que mon sac à dos était infesté de fourmis.  Peu d’entre-vous le savez, mais je n’aime vraiment pas les insectes sur mon corps.  J’ai failli rechuter.  Mais j’ai plutôt tout sorti du sac, secouer un peu le tout et accrocher mon sac.  Je suis allé dans le lit, sous le moustiquaire et j’ai travaillé sur mon blog en ignorant ce que mes petites amies étaient entrain de faire.  Pendant ce temps, j’ai discuté avec un ami qui m’a dit qu’il a dormi pendant un an avec des coquerelles (cafards) qui lui parcouraient le corps la nuit.  Ça m’a beaucoup aidé à relativiser mon petit problème de fourmis.

 

J’ai tellement de chance de connaître des personnes aussi merveilleuses.

 

Merci les amiEs