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Moi Québec

Yo-yo

Mon ordinateur affiche “8 novembre” bien que je me considère encore jeudi le 7.  Je ne suis pas encore couché.  Je rentre d’un souper organiser en mon honneur.  Cette date est importante.  Elle représente l’aboutissement d’une année de préparation (surtout mentale).  Je pars aujourd’hui.  Mais pourtant je ne ressens rien.

Hier, un étau compressait ma cage thoracique.  J’avais peine à respirer.  Je n’arrivais plus à contrôler mes mains, mes bras.  Ils bougaient de manière nerveuse, se croisaient, me frottaient, me grattaient.  Le malaise était ma seule réalité.

Mardi, j’étais tellement enthousiaste à l’idée que je serai bientôt dans un contexte complètement nouveau, différent.  Tant de choses à découvrir, à apprendre. Tant de choses qui risquent de me choquer, m’attrister, me frustrer.  J’étais euphorique.  Je sentais ma poitrine tellement gonflée que j’aurais pu m’envoler.  La confirmation que Nisal m’accueillerait à mon arrivée au Sri Lanka n’était probablement pas étrangère à cette état.

Ma dernière semaine au Québec a été comme ça.  Je ne sais pas si je peux dire avec des hauts et des bas.  La réalité est plus nuancée.

Certaines journées j’avais l’impression que je n’arriverais pas à tout faire avant mon départ.  D’autres j’étais très relaxe en me disant que j’étais beaucoup trop prêt (ce qui n’est pas normal pour un procrastinateur comme moi).  Le constat de tout ça est que je suis suffisamment prêt pour partir.  Théoriquement, une fois le visa obtenu, il ne suffit que d’un passeport et d’un billet d’avion non ?  Le reste n’est que du bonus.

Certains m’ont que je suis fou car avant mardi, je ne savais pas où j’allais coucher au Sri Lanka à mon arrivée dimanche.  D’autres m’ont regardé d’un drôle d’air quand ils ont appris que je suis allé chercher mon passeport à “l’ambassade indienne” mercredi.  Ils ont peut-être raison.  Personnellement, je ne me suis jamais senti aussi prêt (sauf peut-être à mon voyage en Italie où les déplacements et hébergements étaient planifiés à l’avance pour faire plaisir à elle avec qui je partageais ce voyage).

Je quitte mes amis et ma famille pour un moment.  Le temps de …  Je ne sais pas.  Pourquoi pars-je ?  J’ai longtemps eu le syndrome de la page blanche devant ce blog.  Je tenais à commencer en répondant à ces trois questions que je considérais essentielles : Qui ? Quoi ? et Pourquoi ?

Finalement, en marchant vers la maison de mon père où j’ai habité quelques semaines(mois) après Paris et avant mon voyage, par une température avoisinant le point de congélation, j’avais envie de simplement d’exprimer comment je me sens.  Vous me lirez peut-être.  Pour différente raison.  J’écris et j’écrirai aussi pour diverses raisons.  Pour moi, conserver des traces de ce voyages qui risque d’être une expérience marquante dans ma vie.  Pour vous aussi, sinon je ne le mettrais pas accessible publiquement.  J’espère que vous y retrouverez quelque chose d’intéressant.

Au plaisir